Les 20 livres qu'il faut avoir lus

Les 20 livres qu'il faut avoir lus à 20 ans pour gagner 20 ans dans la vie.

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Par Franz-Olivier Giesbert
22 févr. · 3 mn à lire
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Crime et châtiment de Fédor Dostoïevski

Livre 13/20 pour gagner 20 ans dans la vie.

C’est sans doute le plus grand, sinon l’un des plus grands romans

de tous les temps. Publié en 1866, Crime et Châtiment de Fédor Dostoïevski (1821-1881) provoque, à quelqu’âge qu’on le découvre, une sorte de sidération. L’écrivain franco-américain Julien Green qui le considérait comme le chef d’oeuvre absolu de la littérature aimait raconter qu’à un moment de l’histoire, la première fois qu’il le lut, son émotion fut si forte qu’il le laissa tomber par terre. Un jour, Stefan Zweig lui confia avoir vécu exactement la même chose.

La raison est évidente : les personnages de Dostoïevski sont plus que vrais que nature, ils sont même vivants.

Le point de départ de l’histoire n’est pas spécialement original : jeune homme pauvre, révolté et alcoolique, Raskolnikov assassine à coups de hache, pour la voler, Aliona Ivanovna, une usurière pas sympathique, ainsi que sa soeur qui a été témoin du crime. Le style est haletant, plus que grandiose. Lors d’un voyage en Russie, il y a longtemps, des professeurs de l’université de Saint-Petersbourg se moquèrent de moi après que j’eus repris le refrain éculé et idiot sur les prétendues mauvaises traductions de Crime et châtiment. « Le problème, ce ne sont pas les traducteurs, me dirent-ils en choeur, c’est l’auteur ! » Ce qui ne les empêcha pas de s’incliner ensuite devant ce chef d’oeuvre, casse-tête des traducteurs.

Le fabuleux secret de fabrication de Crime et Châtiment :

la vie s’envole, la plume marche derrière, elle a du mal à suivre. On dirait que ce livre a été écrit en état de transes. D’où les répétitions qui n’enrayent jamais l’espèce de frénésie qui s’empare du lecteur dès les premiers paragraphes d’un roman qui commence pourtant sagement : « Par une nuit extrêmement chaude de juillet du début de juillet, un jeune homme sortit de la toute petite chambre qu’il louait dans la ruelle S. » …

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