L'étrange défaite de Marc Bloch

Livre 14/20 pour gagner 20 ans dans la vie.

À ceux qui doutent de plus en plus de l’avenir de France

et se demandent avec angoisse comme elle en est arrivée là, voilà un livre d’un actualité incroyable. Tout y est dit sur ses failles et ses faillites par un témoin oculaire de la débâcle de 1940. Mêmes causes, mêmes effets ?

C’est un grand classique que j’ai souvent relu au cours de ma vie.

Jamais du début à la fin, à cause des longueurs. Je vais directement aux chapitres les plus forts, ceux qui ont été écrit par un grand prophète de la France éternelle : notamment Examen de conscience d’un Français, chef d’oeuvre d’intelligence.

On ne peut pas lire L’étrange défaite sans éprouver, par moments, de grandes bouffées d’émotion.

Certes, ce livre qui se présente comme « un procès-verbal de l’année 1940 », est fait de bric et de broc. Mais, tout en représentant comme une analyse, il est avant tout le testament politique d’un homme qui pense qu’il va mourir comme il a vécu, en « bon Français ».  

Issu d’une famille juive, Marc Bloch (1886-1944) est ce qu’on appelle un patriote prêt à mourir pour la France

dont il célèbre volontiers « le sol béni de moissons ». « Je n’ai jamais éprouvé, écrit-il, que ma qualité de Juif mit à ces sentiments le moindre obstacle ». Pendant la première guerre mondiale, il a grimpé les échelons jusqu’au grade capitaine, tout en décrochant la croix de guerre et la Légion d’honneur. 

Quand éclate la deuxième guerre mondiale,

en 1939, Marc Bloch décide, à 53 ans, de rempiler, alors que rien ne l’y oblige, devenant ainsi, comme il dit, « le plus vieux capitaine de l’armée française ».

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Les 20 livres qu'il faut avoir lus

Par Franz-Olivier Giesbert

Ceux qui ne lisent pas de livres ne savent pas ce qu’ils perdent. Je me demande souvent ce que j’aurais fait sans eux. Quand je n’écris pas, je lis ou relis. D’où cette liste. Il y a des moments, dans l’existence, où l’on a envie de rendre aux autres ce qu’ils vous ont donné.

On a beau s’imaginer qu’on s’est fait tout seul, à la fin, on n’est toujours que la somme des leçons de vie de quelques personnes et des livres qu’ils vous ont fait lire. Au fin fond de la Normandie, j’ai eu la chance de grandir dans une famille où tout le monde, y compris les grand-parents, m’offrait ou me conseillait des ouvrages. Sans parler de mes professeurs du lycée d’Elbeuf.

C’est ainsi qu’en montant à Paris pour mon premier travail, le jeune provincial timide et complexé que j’étais, avait le sentiment de savoir déjà comment ça marchait, notre psyché, la société, les rapports humains. Grâce à des romans, des essais, des livres de philosophie. Cette liste que j’ai limitée à vingt, je l’ai depuis longtemps dans la tête et j’ai voulu vous la transmettre, pour partager.