Duc de Simon et pair de France, Louis de Rouvroy (1675-1755)

est sans aucun doute l’un des plus grands grands écrivains français. Roi du portrait à l’eau forte, ce courtisan raconte, dans un style magnifique, les coulisses du pouvoir au temps du Grand Siècle. Filant la digression et prisant volontiers les chemins détournés, son oeuvre peut dérouter. Pour se familiariser avec elle, on peut commencer par en lire des extraits avant de passer à la version intégrale.

De qui nous parle Saint-Simon ? Mais d’aujourd’hui, voyons!

Du pouvoir et de son exercice. Du marigot des grands ou des petites ambitions. « L’éternel retour » est un concept apparu en Mésopotamie, longtemps avant notre ère, et repris ensuite par plusieurs philosophe grecs qui étaient convaincus que « rien ne se crée » et que « rien ne se détruit ». C’est l’idée que l’Histoire repasse les plats, contrairement à ce qu’écrivait Céline, et que, comme nos vies, elle fabrique du neuf avec du vieux et du vieux avec du neuf, d’un cycle l’autre.

Avec Saint-Simon, on part en voyage,

mais ici et maintenant, comme si rien n’avait changé en France depuis la chute de l’Ancien régime. Après la lecture de ces monumentaux Mémoires -six volumes de la Pléiade!-, on a du mal à croire que le présent ou l’avenir ne sont pas du passé qui recommence, tant il apparait que les politiques d’aujourd’hui ne sont que des avatars des personnages de la Cour de Louis XIV ou de la Régence qu’il croque sans complaisance, souvent avec cruauté. Il semble n’avoir peur de rien; il écrit pour la postérité.

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